à la mémoire d’Oriane

le 13 mars 2019

 

Petite cérémonie d’hommage, en ce 13 mars 2019, à l’association, où ses amis sont venus, lire des textes, rappeler des souvenirs d’école, des souvenirs de fac….

 

et chanter pour Oriane, qui nous avait quittés

Sommaire

 

Hommages

Mails pour Oriane

Mails d’Oriane

Ses rapports de stage

 

Grâce à l’oncle d’Oriane, Alain Repaux, un grand nombre d’ouvrages en braille et de matériel ont été donnés au GIAA.


Grâce à Marie-Renée Hector, Vice-Présidente du GIAA, ces livres ont été envoyés en Afrique, à l’université de Dakar au Sénégal et …


une bibliothèque  « Oriane et Jacqueline Devilliers » y a été créée.



        Là où tu es, tu dois être contente,  petite Oriane !

    

Hommages


    • d’Ambre, son amie de l’INJA

Oriane. Blonde, les cheveux bouclés, quoique toujours sagement, soigneusement attachés. Un très grand sourire lorsqu'elle souriait. Un sourire très franc, comme en ont les enfants. Et son regard... Son regard sans regard, son regard qui ne voyait pas, qui écoutait.

J'entends sa voix aussi, petite voix aiguë, fluette, têtue, petite voix qui cherchait à se faire entendre sans jamais déroger à la courtoisie. Les paroles dans sa bouche se pressaient, les questions – elle était avide de savoir, tout, les détails, chaque chose, pouvoir se représenter le monde des autres, le monde à travers les autres, le monde tout autour –, les paroles, les explications, les commentaires – elle lisait beaucoup, capable chaque fois de nourrir la conversation de nouvelles références –.

Je la revois debout attendant dans le couloir, le visage fermé, son gros sac bleu marine sur le dos – son gros sac plus gros qu'elle, si lourd : ordinateur portable (à l'époque, ils étaient lourds, les ordinateurs portables), chargeur, casque, livres en braille – et sa canne blanche à la main.

Je la revois debout attendant dans les couloirs du lycée, le visage fermé. Et l'instant d'après le visage ouvert, parce qu'elle avait entendu quelque part un rire, un chant, un air de musique. Un rien suffisait à éclairer son visage. Elle avait encore la spontanéité des fleurs qui se tournent vers le soleil et s'inondent de leur joie. Quand je pense à Oriane, c'est ce sourire qui me revient immédiatement en mémoire.

Étudiant en silence, c'est ainsi, aussi, que je la revois. Elle caressait un rêve, qu'elle arrosait chaque jour de ses espoirs, de son travail : enseigner la littérature. Qu'on lui dise que ça allait être difficile "telle qu'elle était", elle se taisait un instant avant de répéter calmement : "je veux enseigner".

Il fallait la voir prendre ses notes sur son ordinateur, écouter, écouter. Parfois, c'est vrai, elle s'endormait – tu ne m'en voudras pas Oriane de cette dernière taquinerie ! – mais c'est sans doute qu'ayant de son côté pris un peu d'avance sur le cours, elle savait déjà ce qu'expliquait alors le professeur...

    Fin du lycée. Le temps passe. De temps en temps un coup de fil. Pour les anniversaires. Une entrevue autour d'un café. Et un jour une rencontre par hasard dans une rue à l'angle de la Sorbonne. J'apprends qu'elle a réussi le CAPES. Je ne suis pas surprise. J'imagine les heures passées à attendre la transcription des livres en braille, à écouter, à lire, à lutter. Tranquille et silencieuse, elle avait une capacité de lutte effroyable lorsqu'elle avait pris une décision. Elle avait rêvé d'être professeure, d'ouvrir son monde de mots à d'autres : elle l'était.

    C'est celui-là, le souvenir que je garderai de toi, Oriane, celui d'une immense volonté, surmontant une à une toutes les difficultés, jusqu'à atteindre ton rêve.


    • d’Aliénor, son amie de l’INJA

Je voulais vous remercier infiniment (Fabienne, Bénédicte, Jessica et tous les autres) d’avoir organisé cette soirée pour Oriane. Cela m’a permis d’extérioriser l’émotion qui était très forte et m’a fait un bien fou de me recueillir avec vous, ainsi que de chanter. La musique est une thérapie, comme on dit.

La chanson que j’ai chantée est une chanson Argentine qui s’appelle Alfonsina y el mar. Je ne pourrais la traduire exactement car l’espagnol n’est pas ma langue. Cependant, je peux vous résumer l’état d’esprit de la chanson. C’est un hommage à une poétesse qui n’est plus, partie au coeur de la mer. Donc la chanson est pleine d’images poétiques : cinq sirènes te porteront sur des chemins d’algues et de corail et des chevaux marins phosphorescents formeront une ronde à tes côtés, et les habitants de l’eau viendront jouer aussitôt à tes côtés.

Voilà je m’arrête ici car les larmes me viennent en écrivant ce passage. Je n’oublie pas cependant la joie de vivre d’Oriane. En arrivant, j’ai été tentée un instant de mettre en route depuis mon téléphone la playlist musicale que j’avais préparé avec l’intention de la diffuser à la fin de la cérémonie après les interventions, mais nos échanges eux-mêmes étaient déjà si nourris que cela ne m’a finalement pas paru nécessaire.
Bref, j’étais vraiment heureuse qu’il nous ait été ainsi permis de nous recueillir si bien. Pourriez-vous s’il vous plaît transmettre mon message aux personnes du GIAA présentes ?

Merci encore !
Aliénor
 

   • de Bénédicte, co-fondatrice de « Baisser les arrières »

Je ne sais pas comment ceux qui l’ont connue à l’école appréhendaient Oriane –

Personnellement je la ressentais comme une petite jeune fille de bonne famille, délicate, raffinée, et à qui convenait à merveille le  stage que Laurence, la première secrétaire de « Baisser les Barrières » avait  trouvé pour elle, chez Chanel –
1° petite canne blanche à pénétrer dans cette illustre maison de haute couture, Oriane y a laissé un souvenir impérissable,  et a ouvert la voie au fait qu’ils ont ensuite accueilli  nos stagiaires plusieurs années de suite –
Je me souviens qu’avec Laurence, nous étions  tombées des nues lorsqu’elle nous avait parlé de ses séjours en Afrique, de l’alphabétisation qu’elle faisait là-bas, de l’école qu’elle souhaitait bâtir –
Puis les années suivantes, de la maison qu’elle avait fait construire là-bas, et qu’elle se désolait de savoir vide la plupart du temps « je voudrais que les gens du village puissent l’utiliser pour faire des réunions » - il faudrait un jour élucider le mystère de l’écart avec la petite jeune fille raffinée et délicate qui venait à « Baisser les Barrières », et cette jeune baroudeuse qui bravait vents & marées et traversait les océans -

Ensuite on lui avait trouvé un stage à la Cité des Sciences et de l’Industrie, à la Villette, où elle est également restée inoubliable –
Lors du 1° diner des anciens, je me souviens qu’elle avait parlé de ses déceptions face à l’enseignement, et que plusieurs d’entre vous avaient salué le fait qu’elle parle de ses échecs avec tant de simplicité : «ça nous fait sentir qu’on n’est pas des nuls, et que, comme elle nous pourrons rebondir»

On a tous admiré qu’elle se soit ré-orientée vers les concours administratifs – on a tous admiré que le Club des Anciens se mette en route par lui-même et que Jessica assure la préparation de ses concours, le soir chez elle, en faisant venir des profs, en reconstituant un jury

Oriane a réussi les concours administratifs, obtenu un poste à la Direccte de Dijon -
Et puis en mai 2018, le drame : sa mère décède d’une crise cardiaque, laissant Oriane, fille unique, dans une nouvelle configuration familiale : seule avec son père -
Un père de 10 ans + âgé que sa mère, et qui lui aussi perdait la vue –

C’est alors Oriane qui prenait soin de lui, par exemple quand il fallait prendre des billets de train « t’inquiète pas, Papa,   c’est pas difficile, je vais te montrer : tu les prends en ligne, comme moi, et tu paies avec ta carte bleue » mais pour lui c’était un monde !
Mais elle poursuivait « et tu vois, il faut téléphoner la veille du départ à la SNCF pour avoir quelqu’un qui t’aide, sur le quai, à prendre le train – je fais ça à chaque fois, et ça marche vraiment bien ! »

Son père était-il trop affecté par la mort de sa femme, et se sentait trop démuni face à la vie ?
S’est-il senti rassuré que sa fille soit maintenant sortie d’affaire ? et qu’elle ait obtenu un poste à Dijon ?
Toujours est-il que 15 jours après la disparition de la maman, il n’est pas rentré un soir, et que les éclusiers ont retrouvé son corps trois jours plus tard, dans l’écluse de l’Oise -
On imagine difficilement comment Oriane aurait survécu à tout ça -

Mais Oriane est repartie, a pris possession de son poste à Dijon : elle tenait à venir arroser ça avec « Baisser les Barrières » et nous lui avons fait une petite fête, récemment –
C’est là qu’elle a connu Rémy, du GIAA, dont les parents habitent également à Dijon et qui a commencé à nouer contact avec elle et  lui a parlé du café associatif Caf & Co où elle a souhaité le retrouver et même s’y investir. Sa joie de vivre a marqué tous les gens présents ce jour-là. Puis elle est repartie pour un court séjour en Afrique, précédemment programme.
Quelques semaines après son retour présumé, Rémy inquiet a  tapé son nom sur Google et a découvert l’horrible nouvelle : l’avis de décès d’Oriane –
Nous avons réussi à retrouver l’oncle d’Oriane, qui est venu nous parler, et a éclairci un peu le mystère –
Qui nous a raconté comment la mère d’Oriane (sa propre sœur à lui) était apparemment une femme d’exception, originale et créative – qui emmenait sa fille dans une vie d’aventure et de découverte : l’emmenant chaque année, pour un ou 2 grands voyages à travers le monde –
Son père également, emmenait Oriane dans l’aventure intellectuelle, une découverte incessante des livres, des œuvres, des auteurs –

Sa mère avait acheté un buggy et traversait la France avec sa fille, pour aller voir la maison de tel peintre, de tel écrivain, pour tel concert, telle manifestation culturelle…
Et puis l’Afrique – l’Afrique et les chantiers insensés qu’elles y menaient –

Quels parents, tout de même !
Quelle jeune femme !
Elle avait le cœur fragile, et face à toutes ces épreuves, son coeur n’a pas tenu -
Sans doute le meilleur hommage, et le souvenir qui lui ferait le plus plaisir que nous gardions d’elle, c’est sa joie, son énergie, sa chaleur
Repose bien, petite Oriane… tu as le droit, enfin…
Et je ne veux pas parler au nom des autres, mais moi, personnellement, ta joie, ton énergie m’habiteront toujours, et soutiendront tout ce que j’entreprends – au présent, et à l’avenir


    • de ses collègues, à Dijon

Oriane a rejoint le service des fonds européens de la DIRECCTE Bourgogne-Franche-Comté le 10 septembre 2018. Dès son arrivée, elle a été « mise dans le bain » car ce jour-là une grande réunion avec des partenaires était organisée à laquelle elle a assisté et dont le contenu était très dense.
Oriane a tout de suite montré sa volonté de s’intégrer pleinement dans l’équipe ;  elle avait vite compris que l’équipe était gourmande (elle l’était aussi) et n’avait pas hésité à nous confectionner des gâteaux  quelques semaines après son arrivée.
Elle souhaitait vraiment s’investir dans ses nouvelles missions. Ses compétences d’analyse qu’elle a eues l’occasion de montrer lors de l’instruction des dossiers qui lui ont été confiés, ses connaissances multiples, sa curiosité et sa mémoire nous ont souvent étonnés et laissés admiratifs. Oriane avait aussi un caractère fort,  elle savait ce qu’elle voulait et acceptait peu d’être aidée dans son quotidien, ce qui nous a souvent inquiétés.
De son passage trop court parmi nous, nous retiendrons  une forte détermination à utiliser l’outil informatique Ma Démarche FSE pourtant si peu adapté à sa synthèse vocale,  les heures passées avec son casque qui devaient sans doute être très épuisantes pour elle… mais elle ne se plaignait pas, Oriane ne voulait pas être différente et surtout ne pas être une charge pour le service.

Oriane semblait avoir trouvé à Dijon, dans son appartement, rue des trois forgerons, près du canal un endroit où elle se sentait bien avec son petit coin d’herbe, où elle nous disait aimer se reposer, prendre le soleil…dans un quartier où elle commençait à nouer des liens.
Oriane restera dans la mémoire et dans le cœur de chacun d’entre nous ; C’est une belle personne qui nous a quittés. Sa présence parmi nous a aussi permis de nous interroger sur  les conditions d’accueil d’une personne déficiente visuelle au sein du service et révélé plus largement le chemin qui reste à parcourir pour que l’intégration des personnes handicapées dans le milieu professionnel soit la meilleure possible.
DIRECCTE Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi


    • de l’entreprise Chanel, qui l’avait accueillie en stage

J’apprends ce matin par Béatrice cette bien triste nouvelle à propos d’Oriane. Je me souviens bien de cette jeune fille, de son dynamisme, sa volonté, et son si joli visage. Une belle personne à tous points de vue, et une belle rencontre. Et pour nous, chez Chanel, une belle première expérience     (…)
    • Anne C. , entreprise Chanel


    • des bénévoles, qui travaillent avec nous

lun. 25/02/2019
Quelle triste nouvelle -  je me souviens parfaitement bien d’Oriane et je m’associe à votre peine à tous, et en union par la pensée avec sa famille.     (j’ai quitté Paris, mais n’oublie BLB)
Amitiés.
Marie-Edmée  (bénévole)

lun. 25/02/2019
Je ne connaissais pas personnellement Oriane mais je me souviens avoir corrigé des livres pour elle.
C'est une période difficile pour vous tous et je pense bien à vous.
Je suis à Granville actuellement et je ne sais pas si je serai de retour le 13 mars. Si je suis absente je serai de toute façon de tout cœur avec vous.  Toutes mes amitiés
Roselyne   (bénévole)

lun. 25/02/2019
Quelle triste nouvelle ! Nous sommes très remués par cette disparition et toutes nos pensées vont à sa famille et à ses amis.
Nous garderons un vif souvenir de son dynamisme et de son sourire.
Une bien triste nouvelle en effet aujourd'hui.. : je pense beaucoup à Oriane et garderai un beau souvenir d'elle.
Bien amicalement,
Aline & Jean-Louis   (bénévoles)

mar. 26/02/2019
Quelle stupéfiante et très triste nouvelle, je suis en Bretagne mais je serai présente le mercredi 13 pour partager ce moment , j’aimais et j’admirais beaucoup Oriane .
Bien affectueusement
Sylvie   (bénévole)

mar. 26/02/2019
Nous sommes vraiment désolés de cette mauvaise nouvelle.
Malheureusement nous ne serons pas disponibles ce jour-là pour venir vous rejoindre mais nous serons bien sûr avec vous par la pensée.
Bien amicalement
Frédérique et Patrice    (bénévoles)

mar. 12/03/2019
Oriane, pauvre Oriane ; Cette triste nouvelle d'Oriane m'a vraiment affectée (je n'avais pas les mots pour vous écrire avant)
Et dire qu'on l'a bien connu et suivi son cursus universitaire à travers les corrections de ses ouvrages années après années,
et le trop de mal qu'elle s'est donnée dans sa petite vie, qui ne lui a pas vraiment souri...
Que son Âme Repose en paix.
 Je vous réponds concernant la réunion de commémoration pour Oriane
Désolé, je ne suis pas en mesure de venir et me réunir à vous
A bientôt,
Lena  (bénévole)


    • de ses amis, étudiants adhérents à B.L.B.

lun. 25/02/2019
Quelle nouvelle affreuse. Comment cela est-il possible ? Orianne n’était pas vieille ? Etait-elle souffrante ? Je vous présente toutes mes condoléances.
Sincèrement,
Ana  R.  (étudiante)

lun. 25/02/2019
Que lui est-il arrivé ? Je suis tellement triste... Je ne la connaissais que peu ; nous avions échangé quelquefois à propos de l'enseignement... Elle m'avait "accompagnée" par téléphone le jour où j'ai emmené ma chienne Jazz à l'école de chiens-guides... Dans le train du retour... Ses mots m'avaient beaucoup aidée, alors que j'avais si mal de laisser celle que j'avais élevée, éduquée depuis ses 2 mois...
Je ne pourrai être présente... Je suis trop loin.
Beaucoup de courage à ses proches... Elle était bien jeune...
Aurélie D.    (étudiante)

lun. 25/02/2019
J'ai été sous le choc en apprenant cette nouvelle par Jessica.
Je ferai en sorte d'être présente le mercredi 13 mars, peut-être plutôt vers 19h30 si c'est possible.
Amitiés,
Erika H.  (étudiante)

lun. 25/02/2019
Chers amis,
Quand comprendrez-vous qu'il ne faut pas lutter ?
Quand j'ai entendu la voix d'Oriane, il me semble que c'était lors d’une interview sur "Fréquence protestante", j'ai compris qu'elle était en danger parce  qu'elle luttait au-dessus de ses forces. Le handicap n'est pas une lutte. Il est une proposition de combat, ou, au gré des forces et des besoins, de se la couler douce. Il est un témoignage de la gratuité que la société et sa force doivent à la faiblesse et à la vulnérabilité. Oriane a été encouragée à trop tirer sur sa corde. Il ne faut pas. Quand les associations qui luttent pour nous le comprendront-elles ? On a le droit d'être handicapé et méritant, mais on a aussi celui d'être handicapé et en échec, ou neurasthénique, ou dépressif, ou renonçant. Tel ne fut pas le cas d'Oriane. J'espère qu'elle n'en est pas morte.
Amitiés et en vous priant de m'excuser de la force de ces mots écrits sous le choc de la nouvelle de sa mort, mais qui me paraissent plus que jamais importants à vous partager.
Je vous rappelle le principe de la Sécurité sociale, inventé par ses promoteurs et que ses administrateurs actuels ont totalement oublié: "De chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins." Ce n'est pas la définition du parasitisme, mais celle de la solidarité.
Aux valides de travailler pour les plus vulnérables, leur force leur en fait un devoir, le travail des plus faibles est un surcroît de leur présence !
Julien W. (étudiant)

mar. 26/02/2019
Quelle triste nouvelle.
Je regrette de ne pouvoir être parmi vous le 13 mars prochain, et, par la pensée, M’associe à cet hommage. j’ai croisé Orianne lors de galette rue Fondary
 et garde le souvenir d’une personne très joyeuse.
 bien à vous
Stéphanie L.   (étudiante)

mer. 13/03/2019
Je voulais vous remercier infiniment (Fabienne, Bénédicte, Jessica et tous les autres) d’avoir organisé cette soirée pour Oriane. Cela m’a permis d’extérioriser l’émotion qui était très forte et m’a fait un bien fou de me recueillir avec vous ainsi que de chanter. La musique est une thérapie, comme on dit. Par rapport à la chanson que j’ai chantée, je ne pourrais la traduire exactement car l’espagnol n’est pas ma langue. Cependant, je peux vous résumer l’état d’esprit de la chanson. C’est un hommage à une poétesse qui n’est plus, partie au coeur de la mer. Donc la chanson est pleine d’images poétiques : cinq sirènes te porteront sur des chemins d’algues et de corail et des chevaux marins phosphorescents formeront une ronde à tes côtés, et les habitants de l’eau viendront jouer aussitôt à tes côtés ».
Voilà je m’arrête ici car les larmes me viennent en écrivant ce passage. Je n’oublie pas cependant la joie de vivre d’Oriane. En arrivant, j’ai été tentée un instant de mettre en route depuis mon téléphone la playlist musicale que j’avais préparé avec l’intention de la diffuser à la fin de la cérémonie après les interventions, mais nos échanges eux-mêmes étaient déjà si nourris que cela ne m’a finalement pas paru nécessaire.
Bref, j’étais vraiment heureuse qu’il nous ait été ainsi permis de nous recueillir si bien. Pourriez-vous s’il vous plaît transmettre mon message aux personnes du GIAA présentes ? Merci encore!
Bien amicalement, Aliénor ( étudiante)

mar. 26/02/2019
Je connaissais Oriane, je l'ai connu à l'INJA. Effectivement c'était une fille adorable comme tout.
Je tiens à vous adresser mes plus sincères condoléances car je l'aimais beaucoup.
De quoi est-elle décédée si ce n'est pas indiscret? Elle était jeune!
Je partage votre douleur et suis de tout cœur avec vous.
Cordialement,
Julien S (étudiant)

mar. 26/02/2019
Je viens de parcourir votre courriel et d’apprendre le décès d’Oriane. Nous avions échangé par téléphone à plusieurs reprises lorsqu’elle était stagiaire dans l’éducation nationale. Pourriez-vous me dire ce qui l’a emportée, car j’ignorais qu’elle était malade et suis secouée par la nouvelle.
Je souhaite bon courage à tous ceux et celles qui connaissaient bien Oriane,
Stéphanie L.    (étudiante)


    • des anciennes salariées de l’association

Je suis bouleversée d’apprendre le décès d’Oriane. Bien que n’ayant plus de contact avec elle depuis quelques années, j’en garde un très vif souvenir.
C’était une jeune fille gaie, enthousiaste et surtout lumineuse.
Je me souviens de son stage chez Chanel, où sa personnalité avait marqué l’équipe encadrante qui le lui avait bien rendu en lui faisant découvrir un grand nombre de départements de cette belle «maison » jusqu’aux ateliers haute couture et celui  des tissus qui avait beaucoup plu à Oriane.
Oriane avait été ravie de cette expérience professionnelle. Nous aussi d’ailleurs. Cette entreprise lui correspondait bien, elle qui était si joliment coquette et avec discrétion.
Ce n’est pas juste de partir si jeune, Oriane va  manquer à beaucoup de personnes et sa proche famille doit ressentir un immense chagrin.
Avez-vous eu des précisions sur les circonstances de son décès ?
Je ne pourrai malheureusement pas être présente le 13 mars étant en déplacement mais serai près de vous par la pensée. 
Bon courage à vous toutes et tous.
Je vous embrasse et transmettez toutes mes amitiés à Monsieur Lacour et Stéphane
Laurence     (2006-2010)

lun. 25/02/2019
Je viens de prendre connaissance de vote message avec stupeur et surtout une grande tristesse.
Oriane était une jeune femme délicieuse, intelligente, érudite et persévérante. Je ne pourrais pas être présente le 13 mars néanmoins, mes pensées seront avec vous.
Bien cordialement
Pascale    (2012-2015)


mais Oriane nous écrivait aussi beaucoup…
tout au long de nos boîtes mail…

mardi 28 juin 2016
J’ai finalement envoyé un dossier papier aux correspondants handicap et DRH de chaque académie, et tous ont eu la gentillesse de me rappeler, ce qui n’est pas si courant de nos jours...
Par contre, ce qui est malheureux, c’est que la campagne pour postuler cette année est close depuis janvier, février ou mars, selon les rectorats: il faut attendre novembre prochain. De plus, comme je suis encore fonctionnaire stagiaire jusqu’au 31 août, pas moyen d’anticiper: il ne faut pas avoir du tout le statut de fonctionnaire pour ce type de recrutement.
Personne ne m’explique pourquoi il y a eu un avis de recrutement au journal officiel du 16 juin alors que la campagne est fermée depuis des mois. Dans les rectorats, on me dit “ce n’est pas nous qui avons mis l’avis, mais l’administration centrale”. Tu devines d’ici: quand je pose la question à l’administration centrale: “ce n’est pas nous qui avons mis l’annonce, ce sont les rectorats”.
Par contre, il se pourrait que j’aie quelque chose à l’association Atharep qui cherche une personne salariée pour tenir une permanence, un peu plus que du secrétariat. Un poste assez polyvalent avec de la rédaction et un peu de communication. Je t’avoue que j’aimerais bien le faire, même si c’est un contrat de cinq ans: non seulement j’aime beaucoup le milieu associatif, mais en plus c’est une structure qui, comme BLB, encourage les jeunes handicapés à aller le plus loin possible dans leurs études et cela me parle évidemment. La structure travaille en partenariat avec des chercheurs du CNRS et cela s’annonce très intéressant; à suivre, donc.
Je peux aussi postuler pour être prof contractuelle en lettres dans les académies de province, puisque les campagnes ne sont pas closes pour la rentrée 2016 ce n’est pas ce que je préfère mais ce serait en attendant de m’inscrire en thèse l’an prochain via le contrat doctoral pour ne pas rester à déprimer à la maison; reste à savoir si les rectorats pourront adapter mon poste en me mettant un assistant à disposition si je postule par ce biais.
Amitiés
Oriane

mar. 07/03/2017
Je note en attendant confirmation, j’espère que cela ira en effet. Rien d’officiel non plus de mon côté, mais j’ai reçu des réponses des rectorats où j’avais postulé pour les postes administratifs: je serai le 4 avril à Grenoble pour un entretien, à Orléans le 6 apparemment... Je prépare une vraie tournée de rockstar à l’Education nationale…
Amitiés
Oriane

samedi 20 mai
Je viens d’apprendre que j’étais reçue, à la 32e place sur 74. Je te remercie pour tous les livres que j’ai pu avoir grâce à BLB. J’en profite également pour le tutorat, car Jessica m’a énormément aidée en droit et en culture générale par ce biais.
Dommage, à un jour près, j’aurais aimé partager ma joie avec Laure et surtout la remercier pour ce qu’elle a fait elle aussi durant toute cette année.
Aurais-tu la possibilité STP soit de lui transférer mon mail, soit de la prévenir?
Merci pour tout, amitiés
Oriane

lun. 19/02/2018
Je suis désolée de vous déranger mais je me trouve confrontée à une certaine injustice, j’ose le mot.
L’IRA de Metz contracte, depuis plusieurs années, un partenariat avec l’Université Nancy Lorraine, ce qui permet aux fonctionnaires stagiaires que nous sommes de passer le C2I (certificat informatique et internet) au cours de notre année d’IRA, un test organisé et corrigé par ladite université; Comme son nom l’indique, ce test valide des compétences théoriques et pratiques en informatique et est apprécié de nos supérieurs lors de notre prise de poste: disons qu’il rassure, en quelque sorte; à ce titre, il est d’autant plus important pour des personnes DV qui peuvent, d’une certaine façon, se légitimer un peu plus en faisant valoir des aptitudes en bureautique, à l’égal des candidats voyants.
Pour l’épreuve théorique, sous forme de QCM, l’épreuve est tout à fait adaptable: je la passerai la semaine prochaine avec l’aide d’un(e) secrétaire qui cochera mes réponses. Mais l’université refuse de prendre en compte mon inscription pour la pratique, objectant que jamais une personne malvoyante ne l’a passée, donc pourquoi s’y mettre maintenant?
Si l’on compare au permis de conduire, cela me condamne à avoir le code (si tant est que je l’obtienne) sans la conduite.
La direction de l’IRA a fait part de son indignation et me soutient chaleureusement. Je n’ai aucune envie, et d’ailleurs aucune raison, de le mettre en difficulté vis-à-vis de ce partenaire, d’autant que sur les cinq IRA de France, c’est le seul à proposer une telle option à ses stagiaires. C’est pourquoi, entamer un quelconque recours (contre qui? et comment?) me semble abusif et maladroit; Mais de quelle solution puis-je disposer pour valider cette épreuve? la faire adapter, Certes, on ne peut trouver plus visuel, mais sur le principe, elle doit pouvoir être adaptée. À titre d’exemple, pour l’épreuve écrite de fin de premier semestre, des graphiques contenus dans le sujet m’ont été décrits par une personne très volontaire de la direction, avec beaucoup de minutie, ce qui montre une fois encore que les choses s’arrangent avec une bonne dose de souplesse d’esprit et de la volonté. Je salue au passage l’accueil exemplaire que me réserve l’IRA depuis le début de l’année.
Voilà, si jamais vous avez une solution, indolore pour l’IRA et constructive pour moi... ou si d’autres ont connu cet obstacle de parcours...
Amitiés, merci pour tout
Oriane

mar. 20/02/2018
Bonjour Bénédicte, bonjour Oriane,
Avant de passer mon CAFEP j’ai été confrontée durant un temps au même problème que toi, Oriane, et je m’en suis sortie uniquement grâce au flou qui a régné durant ces années sur la nécessité d’obtenir le C2i. D’ailleurs, je pensais que tu avais toi aussi dû le préparer avant les concours, même si au dernier moment nous avons appris qu’au final ce n’était plus obligatoire.
Bref, j’ai passé comme toi les épreuves théoriques, tu as trouvé une solution donc je ne reviens pas sur le sujet.
Je ne comprends pas tout à fait le problème ici : est-ce que l’université refuse de te faire passer les épreuves pratiques ou bien est-ce qu’elle prétend ne pas pouvoir aménager l’épreuve ? Dans le second cas, s’il ne s’agit que d’un simple « aménagement", pourquoi ne pas te faire assister d’une personne ? On pourrait te décrire ce qui se passe à l’écran et ce serait à toi de dicter les commandes à suivre au « manipulateur ».
Si c’est l’Université qui refuse net l’inscription et le passage de cet examen, je trouve la décision assez injuste et grossière à vrai dire. Je comprends que tu ne veuilles pas engager l’IRA   dans un tel face-face, surtout si l’on t’a déjà soutenue. N’y aurait-il pas dans l’Université en question une cellule handicap ou un médiateur qui puisse servir d’intermédiaire pour faire accéder ta demande au sommet de la pyramide ?
Je te souhaite bon courage et espère que tu trouveras une solution à cette injustice dont je ne comprends pas la vraie raison  : ici il n’est pas question de remettre en cause l’égalité de passage des autres candidats, juste de faire un geste pour t’aider.
Bon courage et bonne continuation !
Florence T.
mar. 20/02/2018
l’université m’oppose une fin de non-recevoir pour l’inscription aux épreuves pratiques. Celle-ci est motivée par l’impossibilité d’adapter l’épreuve. L’IRA a envisagé le secrétaire à qui dicter les consignes, mais la fac répond que l’épreuve est, en quelque sorte, “trop visuelle”. Je caricature à peine: sur dix questions, neuf consistent à aller chercher des images ou des passages d’un texte sur internet pour effectuer des modifications sur la présentation ou commenter l’objet trouvé. Ainsi, il faudrait que le secrétaire aille chercher pour moi, avant d’appliquer mes consignes: donc, si c’est la personne qui recherche l’image, les membres du jury ne peuvent pas valider ma compétence qui consisterait à savoir aller chercher en autonomie. Selon eux, la notation serait trop biaisée et il faudrait repenser complètement l’épreuve de sorte que je cherche moi-même des items dépourvus d’images, dans le but d’interagir seule avec NVDA.
 J’essaie de contacter le relais handicap de Nancy.
 Merci en tout cas pour ta réactivité et ton soutien
 Amitiés, bonne journée
Oriane

mar. 20/02/2018
Oriane,
Tout d’abord, félicitation pour ta réussite aux IRA.
Ensuite, je voulais t’apporter quelques éléments qui je l’espère, te rassureront.
Tu n’es en rien obligé de passer le C2I dans la mesure où les administrations se moquent pas mal de ce diplôme. Lors de ta prise de poste, on te demandera de gérer Word et au pire Excel. Mais pour le reste, tu auras à ta disposition un service informatique qui gérera tout tes petits ennuis. D’ailleurs, tu ne peux rien faire sans leur aval et leur aide car tu ne disposeras pas des droits administrateurs.
De plus, en tant qu’ancien de l’IRA si je peux me permettre de te conseiller, ne perd pas ton temps avec des sornettes de la sorte mais concentre-toi plutôt sur ton classement.
Je ne connais personne qui l’a passé et je le répète, cela n’aura aucune incidence sur ta prise de poste car aucun chef de bureau ne sait ce qu’est cette chose et s’en contrefiche éperdument. Ce qui compte pour eux est ailleurs.
Aucun chef de bureau ne t’interrogera sur tes aptitudes informatiques. Le fait de ne pas voir, quelques fois, nous invite à vouloir prouver que l’on peut faire. Or, ton parcours, ta réussite aux concours, se suffisent à eux-mêmes pour prouver tes compétences.
Evidemment leur réponse est inadmissible mais la finalité de cette année d’IRA est ailleurs.
Je me permets de  te dire cela un peu franchement Oriane car je te connais et en ce sens, je me dois, à mon niveau, de t’apporter ma vision. Je pourrais t’inviter à t’offusquer et à crier à l’injustice mais je ne le ferai pas car jamais un coup d’épée dans l’océan n’a réussi à produire la moindre vague.
Cependant, si tu désires vraiment passer le C2I l’IRA doit entreprendre les démarches administratives et ou judiciaires pour que tu puisses, au même titre que les autres, concourir.
Ils ne sauraient en rien se limiter à de belles indignations qui au demeurant, ne servent à rien et demeureront lettre morte.
Comme tu l’as souligné, ils ont contracté une convention avec la faculté, dès lors, ils se doivent de faire appliquer le droit. Nulle discrimination ne saurait être tolérée.
A fort peu
Gaétan

mar. 20/02/2018
Loin de renoncer –ce que l’IRA et la fac prendraient sans doute pour de la résignation ou un soulagement) je m’interroge tout de même et il est vrai que le grand oral de fin d’année m’inquiète bien davantage.
En plus, pensant que mon master de lettres serait un bagage peu adapté aux postes administratifs, j’ai cédé aux sirènes de l’IPAG de Strasbourg qui, en partenariat avec l’IRA, propose de rédiger un court mémoire sur un thème d’encadrement pour valider en parallèle un master de management public, cette année ou au pire l’an prochain. J’ai donc des journées bien chargées et pas trop l’envie de m’éloigner de mes objectifs.
Devant cette montagne, j’ai pensé passer le “code” du C2I cette année et valider la conduite l’an prochain dans une fac, peut-être parisienne: je m’interroge sur la viabilité de cette option, d’autant que des rumeurs évoquent la fin du C2I pour cette année, au profit d’un diplôme qui n’aura aucune valeur vu que dix pour cent seulement des copies seront corrigées, faute de professeurs disponibles dans les universités. Vaste sujet et énorme escroquerie en perspective, mais c’est une autre histoire.
Bref, le c2i ne m’empêche pas de dormir et je me doute bien que ceci ne compensera pas tout cela. Je pensais que les chefs de bureau y accordaient plus d’importance que tu le dis: je pensais, naïvement sans doute, qu’entre plusieurs candidats, une personne détenant le C2I disposait d’un petit atout. Surtout, je ne voulais pas mettre mon futur service en difficulté si je n’ai pas validé, et que je n’ai pas, les compétences attendues en bureautique. Cela dit, lors de mon stage de novembre à la DDT de Moselle, j’ai surtout utilisé libre Office et l’intranet, mes collègues aussi, d’ailleurs,  et cela suffisait largement à l’accomplissement de ma mission.
Je réfléchirai donc deux fois à la question avant de m’engager dans une procédure trop énergivore...
Merci pour tout, amitiés
Oriane

jeu. 02/08/2018
C’est vraiment gentil de penser à moi ainsi et si tu as d’autres choses sur l’Afrique, je prends... Ce n’est pas très sérieux (je devrais me consacrer à mon master management ces jours-ci...) mais après tant d’émotion suite au départ brutal de mes parents en juin, j’ai besoin de m’évader et il est vrai que ce qui touche de près ou de loin à l’Afrique me fait un bien fou.
Je fais une petite digression pour annoncer que j’ai été titularisée début juillet, que je vais intégrer le ministère du travail en septembre, dans une DIRECCTE (direction régionale) à Dijon. Mon poste sera en lien avec les fonds sociaux européens, ce qui m’attire beaucoup et m’inquiète un peu quand même car nul ne sait me dire si le logiciel utilisé en interne est compatible avec NVDA.
Je suis en ce moment en pleine recherche de logement…
Merci pour tout, amitiés à toute l’équipe de BLB, Oriane

lun. 06/08/2018
Je sais que ce sont des romans et que ce n’est donc pas la vocation première de BLB, mais c’est quand même génial que vous mettiez ces livres dans le catalogue: en Afrique francophone, quelques DV ont désormais accès à l’informatique, grâce aux ordinateurs de seconde main offerts par certaines associations, mais ils ont un mal fou à trouver et à payer, sur place, les livres en papier dans un état suffisamment correct pour les scanner ou les faire scanner. L’édition est ce qu’elle est là-bas. D’ailleurs en France, il est aussi très difficile de trouver, sur Amazon, certains auteurs d’Afrique noire qui n’ont pas été réédités depuis des années. C’est un lectorat encore trop confidentiel, à mon goût; même sur la BNFA, il n’y a quasiment rien;  c’est donc une belle porte que vous ouvrez aux jeunes DV du continent sur la culture et à nous sur leur littérature par la même occasion.
Sans vouloir trop extrapoler, vu que vous êtes maintenant dans les locaux du GIAA et que l’Union francophone des aveugles y est aussi, à ce que j’ai compris, il y a peut-être des passerelles très intéressantes à faire, si les droits d’auteur le permettent (mais le traité de Marakkech est là depuis peu pour encadrer les échanges dans le cadre de l’édition adaptée): je suis sûre que des ouvrages scannés par BLB pourraient intéresser les quelques bibliothèques pour DV du continent ou, plus spécifiquement, des bibliothèques universitaires.
il y a quelques mois, j’ai eu l’occasion de m’impliquer un peu dans une bibliothèque pour les albinos de Douala: dans cet organisme, il ne s’agit pas de livres scannés mais de livres sonores. Cela dit, quand les jeunes découvrent les ordis, les synthèses, les télé-agrandisseurs, le choix dans les livres lus et surtout, le cinéma audiodécrit dont ils sont fous... je ne voyais pas leur regard mais j’ai senti leur enthousiasme devant tant de possibilités et de technologies, un peu comme ce que ma génération a connu ici il y a vingt ans: c’est extraordinaire.
Amitiés -   Oriane

lun. 06/08/2018
Moi aussi je suis soulagée de pouvoir enfin me poser dans quelque chose de stable, niveau travail: j’avais été tellement déstabilisée après mon licenciement de l’éducation nationale il y a deux ans... Si j’ai un peu de temps, j’aimerais bien faire un aller-retour Metz-Paris dans la journée pour fêter avec vous ma titularisation, avant la rentrée bien sûr, je ne sais pas si c’est envisageable de votre côté.
À Dijon, les difficultés ne sont pas tant liées à la déficience visuelle qu’au fait que je m’y prends maintenant pour chercher un logement, alors que les étudiants ont déjà trusté tous les t1 et les t2 en juin et juillet. À l’époque, je n’avais pas encore mon affectation et de toute façon j’étais trop au fond du trou pour avoir l’énergie de prospecter. Cela va un peu mieux. Mais comme mon travail est proche du quartier des facultés, tu penses bien que les étudiants ont pris presque tous les logements directs en bus vers les universités... Cela dit j’ai trouvé un petit studio bien desservi par le tram et avec un petit rez-de-jardin, pour mettre une table et manger dehors dès qu’il fait beau: j’ai hâte d’y être...
le master management public... C’est l’IPAG de Strasbourg qui nous offre cette possibilité en partenariat avec l’IRA de Metz et je me suis inscrite, mais je n’ai pas beaucoup avancé. Je pensais le faire en août et j’ai encore à faire avec les démarches liées aux décès de mes parents et le déménagement: bref, il se pourrait que je reporte à l’année prochaine pour ne pas le rédiger dans la précipitation. Je vais travailler sur la conduite du changement et la manière dont l’administration met en oeuvre la transition écologique dans ses services: le sujet m’est inspiré par le très beau stage d’IRA que j’ai fait en novembre à la direction départementale des territoires de la Moselle.
donc si tu as des livres soit sur le management public, soit sur la transition écologique ou le développement durable, je veux bien... J’ai regardé le catalogue de la BNU et n’ai pas vu grand-chose mais tu as peut-être des choses en cours de corrections qui ne sont pas encore sur la BNU.
Amitiés, merci pour tout
Oriane

lun. 12/11/2018
En fait il se pourrait que j’arrive en tout début d’après-midi mercredi puisque je quitte l’Oise tôt le matin et que je suis mieux à BLB que dans un café à tuer le temps jusqu’à 16 h...
Mais je ferai en sorte de ne pas vous accaparer, je peux me mettre sur mon ordi et trier des documents dans un petit coin en attendant qu’on puisse échanger tous ensemble.
Pas facile de combiner les RDV entre les papiers dans l’Oise et les amis qu’on vient voir à Paris...
Amitiés
Oriane


Oriane Devilliers : extraits de rapports de stage

    • Stage Chanel – septembre 2009

Lorsque l’association « Baisser les Barrières » m’a contactée, il y a de cela à peu près un an, pour m’encourager à me lancer dans l’aventure du stage, je n’avais aucune connaissance du monde de l’entreprise. Bien sûr, je savais ce que pouvaient être les relations entre salariés, et j’avais une petite idée des tâches confiées à un service gérant le personnel. Mais tout ce que j’en savais n’était que ouï-dire, et j’étais très motivée pour appréhender la chose d’un peu plus près. Confortées par ma motivation, Laurence et Bénédicte m’ont recontactée quelque temps après, pour m’informer de leur mise en relation avec les Ressources Humaines de Chanel. J’étais alors un peu froide au premier abord, pétrie de tous les préjugés que l’on peut avoir sur une entreprise aussi prestigieuse, et surtout craignant de ne pas me sentir à mon aise. Mais la curiosité, plus forte que tout, l’a emporté sur les a priori.

A cela, je pourrais ajouter que la simplicité, l’ouverture et la motivation des personnes qui étaient appelées à m’accueillir m’ont fortement encouragée. Ma détermination, dès lors, n’a cessé de s’affermir ; mais je dois bien reconnaître que c’est l’association qui s’est chargée de tout le travail en amont, pour ce qui est de la prise de contact, de l’envoi des conventions et surtout de la présentation de ma manière de travailler avec le matériel informatique ; De cette façon, il m’a semblé que, le premier jour de mon stage, j’entrais dans un service où toutes les appréhensions naturellement liées à la déficience visuelle avaient été réduites à néant. En fait, et cela m’a tout de suite frappée, le service m’a reçue comme il aurait fait de même pour n’importe quel(le) étudiante voyante visitant un service inconnu et désireux (se) de se faire une opinion du monde de l’entreprise par cette expérience

L’accueil des personnes m’a agréablement surprise, de même que le naturel avec lequel les attributions des différents services m’ont été expliquées. Cette expérience a renforcée l’idée que je me faisais de l’intégration dans le monde « ordinaire », car j’avais pu faire le même constat au lycée et à la faculté. Certes, c’est l’adaptation de l’outil informatique (en l’occurrence le logiciel de synthèse vocale) qui permet à une personne malvoyante de travailler, de disposer des données, de consulter les informations etc.

Ce qui compte pour le bon déroulement d’un stage, c’est avant tout la motivation et la « bonne volonté » dont peuvent faire preuve les personnes chargées de l’accueil. En fait, selon moi, n’importe qui ou presque peut faire l’expérience de se confronter à la déficience visuelle, à condition qu’il se débarrasse de ses préjugés et qu’il interroge l’étudiant sur sa façon de travailler.

Ainsi, le stagiaire pourra s’épanouir et disposer des documents comme le ferait n’importe quel stagiaire voyant Je ne voudrais pas jeter la pierre à certains établissements spécialisés, car ce n’est pas là l’objet de mon rapport ; mais, aussi aberrant et incroyable que cela paraisse, les personnes qui m’ont accueillies ont, d’une certaine manière, mieux accompli leur mission que les enseignants des établissements spécialisés que j’ai fréquentés dans le primaire. Aux Ressources Humaines, les documents sur lesquels je devais travailler m’étaient transmis (acheminés) directement par le biais de la messagerie électronique, là où, pour étudier, il m’est arrivé d’attendre un document un trimestre entier dans l’enseignement spécialisé.


    • Stage Bull – juillet 2011

Ce stage, tout à fait facultatif au regard de mon parcours universitaire, a dépassé toutes mes espérances, il faut le dire d’emblée. Certes, j’avais déjà eu l’occasion de découvrir une entreprise prestigieuse et quelques-uns de ses services, mais je n’aurais jamais cru qu’une telle chance pouvait se reproduire. A la vérité, je souhaitais découvrir la communication car elle suppose une solide culture générale et un bon niveau de rédaction, et, comme ces deux domaines me passionnent, j’ai osé adresser ma requête à l’association « Baisser les Barrières », un peu au hasard
Trois mois plus tard, j’eus l’immense joie de recevoir un appel de la mission Handicap de Bull : mon CV, envoyé par l’association, avait retenu l’attention de Mlle le Bastard et de Mme Coumaros, sa collègue des relations avec la presse. C’était un cadeau inespéré, et je fus frappée, comme lors de mon premier stage, de l’aisance naturelle avec laquelle ces deux dames m’ont reçue, lors de mon premier entretien.

L’association, comme pour le premier stage, avait fourni un merveilleux travail de sensibilisation et de valorisation des compétences, en mettant en relief ma grande motivation, ma sensibilité littéraire et la richesse de mon premier stage. J’arrivai donc tout à fait confiante et rassurée.

À propos des gens qui souhaitent aider mais ne savent pas toujours comment s’y prendre, j’ai entendu une phrase qui m’a beaucoup touchée. J’avais improvisé un petit « pot » le dernier jour, pour remercier toutes les personnes qui m’avaient apporté leur soutien, ou qui s’étaient impliquées, de près ou de loin, dans l’organisation de mon stage.

Une assistante m’a fait très plaisir en me disant ceci (je la cite, bien que d’autres étudiants aient sans doute noté la même chose avant moi) : « vous, peut-être, avez parfois été un peu désœuvrée, et j’aurais aimé vous expliquer davantage mon métier. Mais sachez que si votre stage a été positif pour quelqu’un, c’est bien… pour moi ! Jamais je n’aurais cru que vous pouviez être aussi autonome avec votre ordinateur (qui, au passage, ressemble à s’y méprendre au mien). Jamais je n’aurais pensé que vous pourriez venir sans encombre de chez vous à ici, seule, et donc sans aide… et il a fallu que j’attende ces jours-ci pour comprendre ce qui m’avait échappé jusqu’alors : lorsque j’aidais des aveugles dans la rue, ils me repoussaient parfois, et j’étais persuadée qu’ils le faisaient par insolence, comme pour me montrer fièrement qu’ils y arrivaient sans leurs yeux mieux que moi avec les miens; en fait, je comprends à présent que vous le faites par nécessité : vous avez besoin d’une telle concentration, à chaque instant, que lorsqu’on vous parle ou qu’on vous attrape le bras à l’improviste, vous vous trouvez complètement désorientée, vous perdez tous vos moyens, vos repères. Désormais, j’attendrai que l’on me sollicite, mais je ne dérangerai plus… ». Elle avait tout compris, et, si je l’ai aidée dans ce sens, j’en suis très heureuse.


    • Stage La Cité des sciences – juillet 2013

S’il m’est permis de donner un avis, je dois dire que j’ai beaucoup apprécié nos relations au sein du service, que ce soit avec notre tutrice, sa directrice, toujours disponible et enthousiaste, les autres collègues ou stagiaires ; conviée à toutes les réunions, même à la grande revue de projet en compagnie des directeurs des différents services, j’ai eu réponse à chacune de mes questions et, très vite, le sentiment de trouver ma place : mais il faut bien concéder que tous m’ont aidée en cela, en évitant, d’une façon très naturelle, de manifester une quelconque distance entre les autres et moi.

J’ai d’abord pensé que Mme Corvest, responsable accessibilité depuis une vingtaine d’années, avait soulevé le problème avec eux. Mais –sans vouloir en aucune façon diminuer ses mérites -, j’ai trouvé la même disponibilité et la même spontanéité chez des collaborateurs chargés de domaines différents et qui n’avaient jamais ou presque eu affaire à elle. J’en conclus que c’est une qualité naturelle, ou tout au moins un principe acquis à la cité des Sciences et qu’il s’agit aussi d’une question de confiance. Dès lors qu’une personne de l’équipe prend sous sa responsabilité un stagiaire, celui-ci peut visiter les autres services moins informés : il sera bien accueilli, dès lors qu’il sait motiver sa demande de rendez-vous et expliquer en quelques mots les aménagements dont il a besoin. Idem pour les réunions : si certains me regardèrent longtemps, intrigués peut-être, ils se remirent bien vite à leur prise de notes et moi à la mienne, ayant vite compris que mon ordinateur m’était tout aussi indispensable, et sa présence aussi naturelle, que leur stylo et leur tablette numérique ne l’étaient pour eux.

Je souhaite montrer à quel point la complémentarité des stagiaires ou des collègues est importante et je ne me lasse pas de répéter qu’au-delà des problèmes visuels, il s’agit avant tout d’un problème de management.

Au lieu de se braquer avec insistance sur les difficultés apparemment insurmontables liées à la déficience visuelle, il serait plus adéquat, et plus productif, d’élargir un peu ce point de vue et de penser en termes de compétences : pour un chef d’équipe, la cohésion passe par la valorisation des savoirs, une façon de solliciter idéalement chaque collaborateur selon ce qu’il peut apporter, là où il peut s’investir.

Quitte à enfoncer une porte ouverte depuis longtemps, je pense qu’il est illusoire de vouloir « baisser cette barrière » sans aborder ce problème : la place de chacun, et la nécessité d’adapter les postes, dès lors que le partage des compétences est mutuel et que cela ne suscite pas de déséquilibre dans la répartition de la charge de travail. Il faudrait souligner ici – ce que l’on fait trop rarement à mon goût -, que les aménagements liés aux difficultés d’un collaborateur peuvent, par la suite, être réinvestis et profitables à d’autres.

Présidente : Jessica N'Ganga – Vice-Président : Matias de Sainte Lorette –
Trésorier : Thibaut de Martimprey - Directrice : Bénédicte Lavoisier -
5 avenue Daniel Lesueur - 75007 Paris – Tél : 01 47 34 66 46 – Port : 06 44 90 35 11 –
Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / www.baisserlesbarrieres.org